Le commentaire de karine m'a emmenée dans des méandres de pensées; je vous soumets les hauts, les bas, les dénivelés... Je ne sais pas ce que vous en penserez, mais c'est là...
Une plume est tombée sur le papier,
Puis elle s’est mise à griffonner:
Petits mots sans importance,
Mots passés sous silence,
Mots criés dans la souffrance!
Une tache d’encre est restée:
Violette pour les moments passés,
Noire pour la sobriété,
Bleue pour marquer et se distinguer!
Une pensée s’est détachée:
Mélancolie pour les nuits d’automne,
Pas d’ennui même si monotone,
Un sourire pour enrichir la donne!
Une image s’est imposée:
Paysage de la douceur,
Nature de la douleur,
Evasion en apesanteur!
Retrouver la parole ou la valeur des mots
Je me suis plongée dans les mots très tôt... d’abord ceux des autres! Toujours un livre à la main: à la maison, dans la voiture, dans mon lit (cachée sous la couette le soir pour continuer à lire), dans les transports en commun, parfois même en marchant (attention devant!) Tout y passe même les panneaux de signalisation routière… ;o)
Puis un jour, parce que les mots sortent plus difficilement quand ils sont prononcés à voix haute, le stylo plume est venu à ma rescousse et tout ce qui ne pouvait/voulait sortir par ma bouche a été couché sur le papier. Et vous savez quoi? J'ai commencé en écrivant de la prose, je vous montrerai peut être un jour mais ce sont des écrits d'adolescente (exutoires mais pas très stylés si j'ose dire)... Il y a souvent eu une oreille attentive juste avant, le vent de la confession, ou plus tard, un œil perçant à qui j’ai dévoilé ces mots mais ces sensitifs-là se comptent sur les doigts d’une main… juste un échange pur et franc…
Mais les mots peuvent aussi blesser; retour en boomerang reçu de plein fouet… Ne pas dire pour ne pas (faire) souffrir, toujours épargner pour ne pas être rejetée (le mot est lancé…)
Des poèmes enfantés dans la souffrance ou parfois dans la tendresse ou le rêve.
Un jour, la parole et l’écrit se sont envolés et je me suis oubliée… longtemps, trop longtemps… Pas un mot n’est sorti; je suis restée bloquée derrière ce mur construit à mon insu. Que s’était-il donc passé? J’ai mis quelques années à me retrouver, puis je me suis sauvée de cette non-communication, de ce puits où je m'étais laissée tomber, où j’ai vainement essayé de me perdre, pour n’être plus personne... Celle qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, qui n’est pas là ou si peu: sans opinion, sans éclat, sans voix… Qui ne se respecte pas! Mais c'est une autre histoire et il n'est pas encore l'heure; le rideau s'ouvre doucement sans grincement, enfin on essaie!