Tendre Mie

Le coeur au chaud

Face aux sans peau,

Sans os, 

Des ânes battés aux crapauds,

Pauvres animaux...

Le coeur rouge passion

Qui traverse les saisons

Sans blouson,

Sans raison, 

Sans rond...

Le coeur à l'abri

Des incompétences enfouies,

Des incessants bruits,

Des pluies, de la jalousie

D'autrui...

Le coeur inlassablement battant

Les barrières renversant,

Sans grand tourment,

Avançant, bouleversant

Les rangs...

Fleurissant...

Bon vent!

Velours printanier

Tracé d'avion dans le ciel bleu
Comme un frisson laissé sur la peau
Là où s'arrête le pouvoir des mots
Se dresse la force du feu.


Doux aiguillon qui taquine en douceur
Harmonie d'une chaleur enfouie
Qui d'un échange de regards se nourrit
En écartant toute torpeur.


Une mélodie erre en confiance
Pour que puisse s'instaurer la danse
Pirouette de tendresse dans un élan de coeur.


Douceur d'une impression frivole
Le rêve prend son envol
Le sourire prend son ampleur.

Emotive

A l'écoute du moindre battement,
Mélodie qui vise le firmament.
Ouverte aux rayons du soleil
Unis pour vous réchauffer la veille.
Rares moments de félicité au point du jour
En gouttelettes de rosée le long du mur.
Usage intensif d'un sourire rêveur
Sans seconde pensée, tout en couleurs.
Etoile gravée au fond du regard...

Variation sur acrostiches

De la réalité d'une longueur
Impossible à franchir sans effort.
Silence de la vie quotidienne,
Tourment de ne pas connaitre la prochaine.
Anxiété de l'absence qui ne fait que hanter
Nos instants immobiles enchantés.
Cocon étiré à l'excès
En un fil toujours prêt à céder.


ou


Des kilomètres qui s'étalent
Insensibles à l'âme qui s'attache.
Sel de la vie qui détale
Tourment de l'attente en marche.
Absence de vision pure
Nonchalance au pied du mur.
Crissement de l'air qui s'intensifie
En prenant l'espace d'un oubli.

Empreinte

Mot gommé pour oublier,
Trace indélébile laissée,
Reste gravé dans le papier.
Sillons profonds sentis au toucher.
Regard soucieux de déchiffrer,
Accroché à un espoir hanté.
Carnet impossible à fermer
par des vents contraires soulevés.
Une feuille s'envole solitaire
Prête à tout pour se défaire
De cet amas qui la tenait
A des lieues de tout, engluée...
Elle emmène son tatouage,
L'empreinte de sa page
Au delà de ces écrits
Vers une autre galaxie,
D'autres étoiles étincelantes
Qui l'illuminent ensorcelantes.
Charme ou poison,
Elle franchit les cloisons...
A lire ou à laisser,
A jamais incrustée.

Invariablement, je rêve...

Je me pose sur ce flocon
Qui lentement se consume.
Atterrissage sur du coton
Légère comme une plume.
Je me repère aux alluvions
Qui tranquillement s'éparpillent.
Petites particules sans façons
Se déposent et se faufilent.
Un air, une danse presque déraisonnable
Pour le regard insoupçonnable.
Courbe du ruisseau
Qui contourne inlassablement
Les obstacles en porte à faux
Qu'a déposé le temps.

Espace lunaire

Regard de lune
Aube de prune
Des mots s'égarent,
Des silences en gare.
Sourire qui traine
Fugitive aubaine.
L'esprit se pose sur un détail,
Un souvenir en côte de maille, 
Conservé, inaltéré,
Présent comme aux jour passés.
Il s'accroche à l'âme évaporée.
Le train des songes s'est arrêté
Sur le quai des nuages éthérés.
L'éclairage diffus du jour
S'est paré de ses plus beaux atours.
Doigts bleuis et gourds
Palpent l'idée et ses contours.
Evasion su fond de brume,
Densité d'un phare qui s'allume.